Séance dédiée aux investissements

Monsieur le président, cher-e-s collègues,

C’est peu dire que le contexte politique connaît une période troublée. Pour la première fois, les électeurs étaient appelés aux urnes pour élire des conseils départementaux dont on ne connaît pas encore la totalité des compétences, et dont on ne connait pas leur avenir après 2020. Mais vous pouvez compter sur les communistes pour qu’ils existent. C’est bien l’illustration que cette réforme territoriale a été menée en totale improvisation.

Ces élections sont une nouvelle sanction pour la politique du gouvernement. Le peuple a tranché, il ne veut plus de cette politique qui réduit les dépenses publiques de 50 milliards d’euros dont 28 sur le dos des collectivités, au nom d’une dette qui ne cesse finalement de progresser.

Et cette politique d’austérité n’a aucun effet bénéfique sur l’emploi. Les profits explosent, comme en témoigne la hausse des dividendes de 40% sur l’année 2014 et le chômage continue d’augmenter. Pourtant, le MEDEF promettait faussement la création d’un million d’emplois en cinq ans. Où est le million d’emplois promis par le Medef après l’obtention du CICE ? Un nouveau constat s’impose sans contrainte, sans exigence de contrepartie, le patronat prend mais ne donne rien.

Et le Medef ne s’arrête pas là : après avoir obtenu du gouvernement un dispositif permettant aux grandes entreprises de bénéficier de 40 milliards d’euros de réductions d’impôts, il demande maintenant d’aller plus loin dans la précarisation du contrat de travail. Il faudrait que le CDI devienne un contrat de projet, et que le recours aux prud’hommes soit limité en cas de licenciement en créant des motifs incontestables de rupture. C’est la remise en cause du code du travail, de la défense collective des salariés, ce qui constitue le socle des rapports sociaux dans notre pays.

Et ce sont bien ces politiques libérales, qui veulent que l’on prenne à ceux qui n’ont presque rien pour donner à ceux qui n’en ont pas besoin, qui sont responsables de la montée du Front National. Après cinq années de mandat où Sarkozy a réduit les dépenses publiques et bloqué les salaires, le Front National atteignait 18% en 2012. Et il ne fait que progresser depuis. Dans ce contexte, le gouvernement Valls ne devrait t’il pas s’interroger devant cette progression dont on le sait elle est pour beaucoup un vote protestataire.

Cette politique d’austérité a été sanctionnée durement par les électrices et les électeurs dans les urnes et dans la rue hier.

À l’appel de leurs syndicats, 300 000 manifestants ont investis les rues avec pour mot d’ordre l’augmentation des salaires et le développement des services publics. Ils manifestaient aussi contre la loi Macron, passée en force à l’aide du 49-3, ce qui est un véritable coup de force antidémocratique.

Le constat est sans appel, voilà ce qui se passe quand la gauche ne fait pas ce pour quoi elle a été élue : les électrices et électeurs s’en détournent, ne votent plus, ou vont voter par défaut pour la droite ou l’extrême droite.

Pour, au final, se retrouver avec des politiques encore plus à droite que celles qu’ils ont sanctionnées ! Ainsi, lorsque le gouvernement réduit les dépenses publiques de 50 milliards d’euros, la droite réclame un plan de super-austérité de 100 milliards d’euros d’économies !

Ce ne sont pas ces logiques libérales qui vont nous sortir de la crise, la preuve le chômage continue d’augmenter, l’économie est à l’arrêt et les investissements sont au point mort. Les collectivités sont contraintes de couper dans leurs investissements faute de dotations suffisantes. Il y a urgence à ce que le gouvernement change de cap !

On peut faire autrement, la preuve en Pays de la Loire. Depuis 2004, la majorité de gauche a transformé notre Région. Une région reconnue pour son dynamisme qui a fait l’unanimité pour en préserver ses contours. À titre d’exemple, lorsque la droite était aux manettes de la Région, elle investissait seulement 92 euros par habitants. Aujourd’hui, nous investissons 168 euros par habitants, ce qui est supérieur de 7 % à la moyenne des Régions.

Dans ce cadre, les élu-e-s communistes ont toujours travaillé pour mener des politiques publiques ambitieuses et utiles aux habitants. Nous avons poussé pour mettre en place des politiques de gauche qui répondent aux besoins des populations en matière d’emploi : avec les propositions que nous votons aujourd’hui, nous créerons l’équivalent de 11 000 emplois annuels qui répondront à des normes de responsabilités sociales et environnementales. De plus, les PME régionales seront les premières bénéficiaires de ces emplois.

L’efficacité de nos politiques publiques est validée par des éléments objectifs : le taux de chômage de la région est inférieur à la moyenne nationale. Mais c’est également validé par les 73% de ligériennes et ligériens qui sont heureux de vivre dans notre région.

Nous engagerons dès cette année les grands projets structurants pour l’aménagement du territoire. Nous investirons pour rénover le réseau ferroviaire, à l’image de la ligne Nantes-Pornic-St Gilles qui sera ouverte à la circulation dès juillet 2015. Il s’agit également d’anticiper le dynamisme démographique de notre territoire en augmentant la capacité de l’axe Nantes-Angers, ou encore en commençant les travaux des gares de Nantes et de Laval.

Ces politiques utiles nous permettent également de préparer l’avenir en anticipant la croissance démographique. Il s’agit dès aujourd’hui de nous assurer que les futurs lycéens auront les meilleures conditions d’accueil et de formation possibles. Nous construirons quatre nouveaux lycées et engagerons les travaux d’extension dans cinq autres. Nous renforcerons également les capacités d’accueil dans l’enseignement supérieur.

À ce sujet, nous regrettons les investissements prévus dans les établissements privés à l’image d’un restaurant universitaire sur le site de l’Université Catholique de l’Ouest. Globalement, c’est plusieurs millions d’euros qui auraient bénéficié aux jeunes qui étudient dans le public. Et lorsque nous en aurons l’opportunité nous exprimerons clairement notre opposition.

Au cours de ces deux mandats écoulés, les élu-e-s communistes ont eu à cœur de mettre l’accent sur les filières industrielles de notre territoire. 3e région industrielle de France, notre ambition n’est pas de nous reposer sur nos acquis mais au contraire de porter haut l’avenir de notre territoire et l’avenir des ligériennes et ligériens. Ces propositions soumises à notre vote d’aujourd’hui permettront de moderniser nos outils de production en investissant dans l’innovation et les filières d’avenir comme le numérique, le maritime et l’alimentation.

Avec ces investissements qui répondent aux besoins de notre territoire, à son développement, à son attractivité, nous nous inscrivons pleinement dans des politiques de gauche efficaces et utiles à nos concitoyennes et concitoyens. Comme l’atteste les résultats obtenus, c’est de cette façon que nous sortirons de la crise : en investissant au plus près des besoins des populations et des territoires.

Vous l’aurez compris, parce qu’ils s’inscrivent dans la poursuite de ce que nous avons engagé depuis 2004, le groupe communiste votera ces investissements avec conviction, car ils sont porteurs d’espoir et clairement ancrés à gauche.

Merci pour votre attention