L’Humanité, c’est ce journal qui paraissait pour la première fois en avril 1904 et que le fondateur Jean Jaurès vouait, dès l’éditorial, à travailler à « la réalisation de l’humanité », à « réconcilier tous les peuples par l’universelle justice sociale », à en arriver à « une humanité réfléchissant à son unité supérieure dans la diversité vivante des nations amies et libres. »
L’Humanité, c’est ce grand quotidien qui a participé à tous les combats progressistes qui ont émaillé ces douze dernières décennies, en prise directe avec l’Histoire, prenant fait et cause pour les opprimés, en pointe des luttes antifascistes, anticolonialistes, féministes… C’est le journal dont le destin sera lié au Parti communiste dès le Congrès de Tours et qui vivra, notamment, la confusion des militants d’un parti frappé d’interdit, aux responsables pourchassés, incarcérés, militants désorientés par le traité de non-agression germano-soviétique.
L’Humanité, c’est un journal qui entrera de plein pied dans la clandestinité dès août 1940 pour presque 400 numéros illégaux, c’est le journal qui aura su nommer « guerre », et ce dès la première semaine de novembre 1954, ces « événements d’Algérie » que l’on croyait résorber par la terreur militaire. C’est un journal qui sera saisi 27 fois et poursuivi 150 fois entre 1954 et 1962, dénonçant la torture et appelant inlassablement à la paix. Chaque encart laissé en blanc par la censure sur ses pages est une marque d’honneur pour le journal.
L’Humanité, c’est quelque chose qui nous dépasse tous, ce sont les CDH, ces diffuseurs du journal qui ne s’épargnent pas pour faire lire quotidien et hebdomadaire, ce sont les associations de soutien, « Société des lectrices et lecteurs », « Ami.es de l’Humanité », ce sont tous les militants qui se sentent concernés par la vie du journal et qui vont répondre aux appels à souscription.
Et puis il y a la Fête de L’Humanité avec ses milliers de bâtisseurs grâce à qui des centaines de milliers de visiteurs vont pouvoir vivre trois jours de fraternité et de bonheur.
L’Humanité, qui n’est plus depuis 30 ans « l’organe central » du Parti communiste mais qui repose pour une très grande part sur les abonnements, ventes en kiosque et souscriptions des communistes, est une plateforme d’expression qui met en débat les enjeux de la société avec un prisme résolument progressiste. C’est un journal avec lequel les communistes ont un rapport passionnel, une relation tumultueuse voire parfois conflictuelle, telle que seule on peut en avoir avec ceux qui nous sont les plus proches.