L’urgence c’est l’emploi !

Les 9 et 10 octobre derniers, les communistes de toute la France se sont mobilisés pour l’emploi. Dans le cadre de sa campagne nationale, le PCF a organisé des centaines d’initiatives avec l’objectif d’alerter les populations sur les 400 plans de licenciements comptabilisés en France depuis le mois de mars et exiger l’interdiction des licenciements. En Loire-Atlantique, la fédération et les sections du PCF ont organisé plusieurs initiatives dans le cadre de cette campagne : la distribution d’information sur la situation de l’aéronautique aux salariés des sites de Nantes, St Nazaire et Montoir de Bretagne ; l’interpellation du Préfet, par courrier pour demander une conférence départementale pour l’emploi et enfin, une conférence de presse pour donner le point de vue des communistes sur la crise sanitaire, sociale et économique. 

Campagne emploi : lettre au Préfet de Loire-Atlantique

« La situation de l’emploi est en train de prendre une ampleur catastrophique, en dépit des dispositifs d’urgence et de «relance» mis en place qui, à l’évidence, ne sont ni efficaces pour l’emploi, ni efficaces pour les transformations productives qu’exige l’urgence écologique.

L’absence de conditionnalité aux aides permet à certaines  grandes entreprises de recevoir des fonds publics, de licencier et ne rien demander aux actionnaires, voire même de continuer à verser des dividendes, comme Sanofi, Renault et Airbus.

Des PME et TPE aux activités socialement utiles vont mettre la clé sous la porte, car elles sont au bout de la perfusion, quand elles en ont eu une,  alors que les banques et les compagnies d’assurances  n’ont pas contribué à leur soutien.
Les fraudes à l’assurance chômage prennent une proportion telle que des fonctionnaires chargés du contrôle tirent la sonnette d’alarme sur les détournements de fonds que l’administration ne s’est pas donné (ou ne peut plus se donner) les moyens d’éviter, à l’instar de cette entreprise Alstom avec deux salariés (!!!), un numéro SIRET et un compte bancaire non identifiés qui perçoit néanmoins ces fonds publics! (source: Humanité du 16 septembre).

Les exigences démocratiques grandissent dans la société:

• sur le fait  que les décisions d’emplois et de formations ne peuvent plus être l’apanage de quelques décideurs économiques, mais doivent faire l’objet d’une approche globale et  collective partant des territoires, associant toutes les forces vives de la société, acteurs économiques, syndicats, élus;

• sur le fait que l’utilisation des fonds déversés en abondance sur les  entreprises  et les banques -via la BCE-  doit elle aussi être l’objet d’une démarche collective, de propositions, contrôles et suivis auxquels les  salariés et les élus  doivent être pleinement associés.

C’est pourquoi nous sollicitons de votre part une initiative pour  mettre en place, en lien avec le Conseil Régional et le Ceser, des  Commissions permanentes pour l’emploi, la formation et la transformation écologique des productions, une par département et une à l’échelle régionale, qui pourront se donner  pour objectif:

• une fonction de veille et d’alerte sur les destructions d’emplois et d’activités,

• l’étude des propositions de création d’emplois, d’activités, et de formations

• le contrôle et le suivi de toutes les aides publiques accordées aux entreprises, afin qu’elles servent effectivement de levier pour l’emploi et la transformation  productive.

• La constitution de fonds régionaux qui, ajoutant aux aides publiques et aux budgets de la formation professionnelle l’abondement de la BPI et des crédits bancaires, seraient en mesure de dégager des plans de financement à la hauteur des immenses besoins sociaux et écologiques.

• La gravité de la situation exige des ruptures et des innovations dans les processus de décision comme dans la mobilisation des moyens financiers, sauf à laisser faire la  déferlante du chômage, de la précarité et la pauvreté.  

En espérant que vous porterez de l’intérêt à notre proposition, et en étant à votre disposition pour exposer plus amplement  son fondement et la façon dont elle pourrait se décliner concrètement,  nous vous prions de recevoir, Monsieur le Préfet, l’expression de nos respectueuses salutations. »